Écologistes déterminés, Réformistes assumés

La création, en 2012, d’un groupe écologiste à l’Assemblée nationale avait constitué une étape dans l’affirmation, tant sur le plan local qu’au Sénat ou au Parlement européen, de l’écologie politique comme force montante dans la vie politique française. Cette représentation parlementaire avait été rendue possible par un accord politique avec les socialistes, accord validé par les électeurs et les électrices lors des scrutins de 2012. Elle avait logiquement conduit à la présence de ministres écologistes au sein du gouvernement.

Depuis 2014,  et la rupture imposée par la sortie des ministres écologistes du gouvernement, force est de constater qu’une grande confusion règne dans l’expression de l’écologie au Parlement, comme dans la société. L’éloignement des responsabilités a conduit à une dérive contestataire et au final, au Parlement, à des positionnements très divergents au sein du groupe écologiste, à des votes très clivés sur les textes législatifs et budgétaires.

 

Regardons la réalité en face : si les député-e-s écologistes sont parvenus à préserver l’existence formelle d’un groupe écologiste, ce qui permet une participation pleine et entière au travail parlementaire, il y a aujourd’hui à l’Assemblée nationale, comme dans la société, deux écologies. 

Le récent renouvellement de notre coprésidence de groupe incarne cette dualité d’approche et de conception de l’action parlementaire. Il a constitué une première étape d’une clarification nécessaire mais en appelle d’autres, afin permettre à chaque composante du groupe écologiste d’affirmer son identité politique et de jouer pleinement son rôle dans la vie parlementaire.

 

Pour notre part, nous entendons faire des 18 derniers mois de notre mandat de député-e-s une période utile pour les Français qui attendent de nous des solutions, et pour l’écologie qui nécessite de la constance dans l’action. Les électeurs nous ont placés dans la majorité pour agir jusqu’au terme de notre mandat, pas pour cultiver la tentation de créer ou d’entretenir des fractures inutiles.

 

Les chantiers législatifs qui s’annoncent, mais également le climat politique confirmé lors des régionales comme le défi du terrorisme imposent de la responsabilité. Nous avons le devoir de tenter de placer l’écologie au cœur de compromis larges, de cultiver l’esprit de rassemblement de la majorité et d’affirmer une vision de l’écologie ouverte.

 

Constructifs, nous le sommes lorsque nous sommes amenés à examiner les réformes  proposées par le gouvernement afin de répondre à l’état d’urgence économique et sociale : sur la réforme du droit du travail, sur la formation professionnelle et l’apprentissage, sur les métiers d’avenir, sur les aides à l’embauche pour les PME, sur la facilitation de la création d’entreprises, nous serons des écologistes déterminés à répondre au défi de l’emploi par l’audace et l’imagination.

 

Positifs, nous le sommes pour traduire concrètement les engagements pris par la France dans le cadre de l’accord historique conclu lors de la COP21. Nous sommes notamment actifs sur les chantiers de la transition et de la sobriété énergétiques comme les investissements dans nos bâtiments, mais également sur la politique nationale de transports, qui peut et doit évoluer pour répondre et au défi environnemental et aux inégalités territoriales qui minent la société française.

 

Nous sommes également des écologistes prônant l’apaisement : nous avons la responsabilité d’élaborer des réponses adaptées au défi du terrorisme. Nous entendons mener ces débats et élaborer nos positions dans le calme et le respect, sans outrances. Rien n’est pire à nos yeux que de privilégier les caricatures qui n’ont pour but que d’empêcher le débat à l’indispensable clairvoyance face au danger.

 

Réalistes enfin, nous le sommes car la situation politique singulière dans laquelle se trouve la France nécessite de la lucidité. Le Front National bénéficie d’une dynamique qui bouleverse le débat politique. Elle impose que les démocrates et les républicains pratiquent l’écoute et le respect mutuels, elle doit nous conduire à inscrire notre écologie dans le camp du progrès : la démonstration est désormais faite que la désunion tue la gauche et que les rassemblements factices ne convainquent pas.

 

C’est en tant que membres d’une entité constitutive du groupe écologiste, celle des député-e-s écologistes réformistes, que nous agissons à l’Assemblée, que nous déterminons nos positions et nos propositions, et que nous nous exprimons. Afin de parachever la démarche de clarification que nous avons engagée il y a quelques mois, nous entendons donc désormais, avec détermination, affirmer plus clairement notre écologie : une écologie inscrite au cœur de la majorité, constructive, positive, ouverte, apaisée, en un mot, une écologie réformiste.