En débat[s] : « Pour une convention parlementaire de la majorité » via Barbara Pompili et François de Rugy
Les coprésidents du groupe écologiste interpellent leurs homologues des groupes de la majorité à l’Assemblée nationale : « la dégradation accélérée du climat politique impose de prendre une initiative forte. » Conformément à la ligne constamment affirmée par le groupe écolo, qui consiste à travailler avec l’ensemble des composantes de la majorité, ils en appellent à l’organisation d’une convention parlementaire de la majorité coorganisée par les groupes parlementaires de la majorité, auxquels pourraient s’associer tous les parlementaires qui le souhaiteraient, afin de « faire vivre le collectif », » condition nécessaire à la relance et à la réussite du quinquennat ».
Elle se perd en postures, en petites phrases, en projets illisibles, en réactions à des provocations inutiles, incomprises car incompréhensibles.
Même si les règles institutionnelles de la 5ème République ne font pas du Parlement le cœur des grands arbitrages politiques, les dysfonctionnements récurrents, accélérés et aggravés ne peuvent être réduits à la conséquence d’une seule logique institutionnelle : le problème est d’abord et avant tout politique.
Nous avons été élus sur un projet dont de nombreux engagements ont été tenus depuis deux ans et demi. D’autres se heurtent au mur des contraintes financières héritées du mandat Sarkozy-Fillon mais aussi à la réalité d’une conjoncture internationale dégradée et à une politique européenne trop faible et égoïste. D’autres propositions semblent par ailleurs s’être perdues en route.
Mais nos difficultés à être compris ou tout simplement entendus des Français tiennent aussi, reconnaissons-le, à des pratiques politiques délétères.
Des stratégies personnelles liées à la présidentialisation croissante de notre vie politique, un emballement médiatique trop souvent alimenté par les uns et par les autres, des débats économiques jamais tranchés au sein de la gauche française, une prise en compte trop accessoire des impératifs écologiques et une incontestable pusillanimité sur les questions sociétales menacent la réussite du quinquennat. À l’absence de résultats sur le front de l’activité économique et du chômage, s’ajoute ainsi une incapacité à expliquer aux Français le sens de notre action.
Chacun peut constater, sur le plan parlementaire, les conséquences de ce délitement auquel nous assistons et – reconnaissons-le – chacun de nous prend parfois sa part : l’examen des textes devient de plus en plus compliqué, les votes réservés s’enchaînent, les textes qui nous sont soumis obtiennent des majorités de plus en plus étroites. Les divisions entraînent un rétrécissement de la majorité, inquiétant pour la deuxième partie de notre mandat.
Et pourtant, la majorité existe.
Quel que soit le groupe auquel nous appartenons, nous avons chacune et chacun été élus sur le même projet et par le même rassemblement d’électeurs. Cette majorité, nous avons toutes et tous la responsabilité de la faire vivre. Cette majorité, il lui appartient aujourd’hui de se manifester et de se faire respecter, en commençant par se respecter elle-même.
Cessons d’intégrer une logique institutionnelle que nous condamnons par ailleurs. Cessons de tout attendre du pouvoir exécutif. Redonnons toute sa place et toute sa fonction au Parlement. Cela suppose de refuser tout à la fois la fuite en avant dans les stratégies individuelles et le repli dans des stratégies claniques.
Cela suppose de faire vivre le collectif.
Depuis juin 2012, porteurs de valeurs qui sont propres à chacun de nos groupes certes, mais élus sur le même projet, confrontés aux mêmes interpellations de nos concitoyens sur le terrain, dans nos permanences ou nos réunions de circonscriptions, les député-e-s de la majorité ne se sont jamais réunis pour faire le point des réussites communes – la loi sur la transition énergétique en est un exemple récent tant sur la méthode de préparation que sur le résultat – analyser les difficultés ou les échecs, tracer des perspectives de projets de loi partagés.
A mi-mandat, il nous semble indispensable de prendre une initiative forte pour que la majorité parlementaire débatte, s’exprime et s’affirme.
C’est pourquoi nous te sollicitions pour qu’un comité d’organisation d’une convention parlementaire de la majorité soit mis en place, qui rassemblerait des représentants de chacun de nos groupes, qui aurait pour fonction de fixer au plus vite une date et un programme de travail pour cet indispensable exercice de démocratie parlementaire, nécessaire à la relance et à la réussite du quinquennat.
Nous ne nous résignons pas à un enchaînement de divisions, enchaînement qui ne peut être que fatal à notre majorité.
Donner du sens à l’action, prioriser le programme législatif, identifier des mesures à la concrétisation desquelles nous sommes attachés : c’est aussi, c’est avant tout, des députés de la majorité eux-mêmes que tout cela dépend.
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Commentaires : 1pas élu (vendredi, 24 octobre 2014)
pas croyable ! Il semble qu’on a piraté le site des députés Verts disent certains
manoeuvre habile pour mettre le PS face a ses contradictions , ou enième declaration et manoeuvres près les couscous parties de JV Placé
il et acraindre que ce ne soit qu’ une démarche servile pour nous (militants) faire rejeter certains de nos élus
il est temps qu une majorité d élus meritants et silencieux démente de telles pratiques