Transition énergétique : pourquoi les écologistes ont dit oui
314 voix POUR (socialistes, écologistes et radicaux), 219 voix CONTRE ( toute l’UMP et les député-e-s communistes, rejoints par quelques centristes) : l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la loi de transition énergétique. « Un coup d’envoi pour une nouvelle donne », qui nécessite de demeurer « présents et combattifs » pour en assurer la concrétisation, estiment les député-e-s écolos.
Qui dit transition dit progressivité dans l’action.
En votant le projet de loi de transition énergétique, ce n’est pas un aboutissement que les écologistes ont acté, mais bel et bien un coup d’envoi que l’Assemblée nationale a donné. Le coup d’envoi d’une nouvelle donne énergétique et économique, qui place enfin au cœur de la politique française deux combats constitutifs de l’écologie : la sobriété dans les consommations énergétiques et la montée en puissance des énergies renouvelables dans notre mode de production.
Les grands équilibres de la nouvelle donne énergétique française, qui avaient fait l’objet des engagements pris par les écologistes et les socialistes devant les électeurs en 2012 sont tenus : réduction de la part de la production nucléaire à 50% en 2025, mise en cohérence – c’est fondamental- des objectifs climatiques et des perspectives de production énergétique, retour de la puissance publique dans la définition des choix de stratégie énergétique. Ce sont des enjeux environnementaux majeurs, mais aussi une opportunité pour l’économie, pour l’emploi, pour le pouvoir d’achat et pour la souveraineté nationale et européenne.
Qui dit transition dit cohérence
La grande force du texte voté ce mardi est de mettre en lien des sujets qui sont trop souvent abordés de manière isolée.
Sur l’obsolescence programmée, sur les travaux d’isolation des bâtiments, sur les outils de financement, sur le recyclage, le gaspillage, sur le rôle des collectivités locales, sur la simplification des procédures pour les énergies renouvelables, sur l’encadrement de la méthanisation agricole, nous avons avancé. Et on ne mesure sans doute pas encore l’importance de la procédure d’autorisation à 40 ans, arrachée par les écologistes, qui répond enfin à un impératif de sécurité et à une exigence démocratique et constitue une vraie révolution culturelle puisqu’elle retire à l’opérateur la toute puissance qui était jusqu’ici la sienne.
Qui dit transition dit constance.
La loi fixe un cadre.La stratégie bas carbone et la programmation pluriannuelle de l’énergie, qui seront adoptés l’an prochain avant la conférence climat définiront les étapes, et les différents textes budgétaires et réglementaires détermineront les moyens.Inutile de préciser que sur ces deux types de rendez-vous, comme ils l’ont été sur la loi de transition, les écologistes seront présents et combattifs. Les mauvais signes donnés ces derniers jours, notamment sur la fiscalité écologique ou la taxe poids lourd, doivent rendre encore plus exigeants et attentifs.
Sur ces questions celle de la fiscalité comme des transports, c’est la méthode de concertation qui a porté la loi de transition énergétique qui doit prévaloir : c’est le travail collectif au sein de la majorité qui permet de résister mieux aux lobbys,
Parce que la démonstration est faite que c’est par la constance, et par la participation des écologistes, qu’on fait le mieux avancer l’écologie.
Mais au pays du tout-nucleaire, qui dit transition dit aussi rupture.
La France donne au monde un signal absolument historique en adoptant ce texte. Que le pays le plus nucléarisé du monde s’engage résolument dans une réduction de la part du nucléaire, reconnaisse que l’indépendance énergétique n’est pas compatible avec une dépendance à l’uranium, voilà qui envoie un message clair : le nucléaire, ce n’est pas l’avenir.
« Certes, seule l’histoire confirmera, ou non, si ce premier pas sera suivi de nombreux autres, estiment Cécile Duflot et Denis Baupin. Mais quelles que soient ces incertitudes, notre responsabilité d’écologistes est de saisir chaque opportunité qui puisse ouvrir le chemin. »
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