Alors que les indicateurs de participation pour les prochaines élections départementales laissent présager une abstention record, François de Rugy a déposé une proposition de loi visant à instaurer le principe du vote obligatoire.
« À chaque élection, on se lamente sur labstention, et on ne fait rien.
Garantir la participation de chacun aux élections, cest un enjeu civique, mais cest aussi un enjeu social et politique : les taux de participation des jeunes et des catégories populaires étant très faibles, la classe politique ne représente pas la sociologie du pays, et les programmes politiques négligent une partie des citoyens. Rendre le vote obligatoire, cest cesser de concevoir les campagnes autour du seul enjeu de la mobilisation de son camp, et cest redonner aux politiques lobligation de convaincre ».
Cette proposition de loi vise donc dabord à rétablir l'égalité des citoyens devant le suffrage universel, à garantir de fait une plus grande sincérité de son expression et à assurer une représentation politique à toutes les catégories de population.
Depuis lan dernier, à linitiative du groupe centriste, les bulletins blancs sont désormais comptabilisés et communiqués séparément des bulletins nuls lors de la proclamation des résultats. Cette disposition permet aux citoyens dexprimer leur insatisfaction à légard de loffre électorale. Les député-e-s écologistes proposent de la compléter avec linstauration du vote obligatoire.
Partout où le vote obligatoire est entré en vigueur, labstention a considérablement reculé. Aux dernières élections européennes, le taux dabstention variait parfois de soixante points entre les pays où le vote est obligatoire - La Belgique, le Luxembourg - et ceux où il est facultatif.
La proposition écologiste dispose que ne pas sinscrire sur les listes électorales ou ne pas voter à moins dune raison de force majeure exposerait à une amende de 35 euros pour une amende forfaitaire, jusquà 150 euros en cas de récidive.
« La république, ce sont des Droits et des Devoirs. Il faut rendre cela concret et ne jamais oublier que des hommes et des femmes se sont battus pour obtenir ce droit de vote.
Notre proposition rejoint des prises de position de nombreux acteurs politiques, de toutes tendances : aujourdhui, nous la formalisons et la soumettons à nos collègues en les invitant à la cosigner.»