Vice-Présidente des groupes d’étude : Cinéma et production audiovisuelle – Formation alternée en milieu rural – Internet et société numérique – Politiques de la ruralité
Membre des groupes d’étude : Îles anglo-normandes – Intégration des personnes handicapées – Langues régionales – Pauvreté, précarité et sans abri – Pénibilité du travail, santé au travail et maladies professionnelles – Protection et développement du littoral – Tourisme
» Selon les journalistes du Calvados, je suis un « objet politique non-identifié ».
Candidate dans l’indifférence générale et les railleries en septembre 2011, sans mandat, j’ai affronté un élu cumulard socialiste dissident, le secrétaire départemental de l’UMP et le maire Nouveau Centre de Bayeux.
Fille d’un journaliste et d’une enseignante, maman de quatre garçons, je suis née il y a 42 ans à Vendôme dans le Loir-et-Cher.
Titulaire d’un doctorat en archéozoologie environnementale, attachée de conservation du patrimoine, chercheuse au muséum d’histoire naturelle et au CNRS, dirigeante d’entreprise dans le tourisme en Laponie, je suis maintenant la première députée écolo de Normandie, et secrétaire de la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale. »
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Ses questions orales sans débat
L’Assemblée nationale vote aujourd’hui en première lecture le « projet de loi de lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement ». Les député-e-s du groupe écologiste ont décidé de voter majoritairement contre le texte après un débat en commission puis en séance mené par Sergio Coronado, chef de file sur le texte.
Les attentats que notre pays a subis en 2015 ont donné lieu à une frénésie législative en matière de lutte contre le terrorisme toujours sous un angle sécuritaire. Convaincu que l’état de droit n’est pas un obstacle à la défense du pays et que les besoins résident dans les moyens donnés à la police et à l’institution judiciaire.
Le projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement est donc le cinquième texte sécuritaire en cinq ans. Ce texte vise à pérenniser des dispositions totalement dérogatoires au droit commun, et d’accélérer la marginalisation du juge judiciaire au bénéfice du procureur et du préfet.
C’est la raison pour laquelle après une première dénonciation générale par les barreaux français et les représentants de la magistrature, pour la première fois dans l’histoire de la justice en Europe, l’ensemble des barreaux européens, a dénoncé la dérive liberticide de la France. Inédit également, le communiqué du président de la Cour de cassation et des présidents des cours d’appel publié pour dénoncer « les mises en cause répétées » de la magistrature et « l’affaiblissement du rôle constitutionnel de l’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle ».
Dans les faits, le texte retire des prérogatives au juge judiciaire pour les donner au procureur de la République quand bien même l’indépendance du parquet vis à vis du pouvoir politique fait débat.
Le gouvernement a ainsi confié au parquet certains pouvoirs d’investigation dévolus au juge d’instruction. En effet, dans le cadre des enquêtes, préliminaires ou de flagrances, le procureur de la République pourra ordonner des perquisitions de nuit, la captation de parole et la sonorisation de lieux d’habitation. En outre, la fouille des bagages et des véhicules pour une période de 12 heures pourra être décidée par le préfet.
Par ailleurs, ce projet de loi permettra d’assouplir l’utilisation des armes pour les forces de l’ordre allant au-delà de la légitime défense. Il offrira la possibilité de retenir quelqu’un pendant quatre heures après un contrôle d’identité sans l’intervention d’un avocat ainsi que l’assignation à résidence administrative pour les personnes de retour d’Irak ou de Syrie, mais encore une peine de « perpétuité dite incompressible » portant la période de sûreté jusqu’à 30 ans et des moyens de surveillance supplémentaire comme le recours aux Imsi-catchers et aux logiciels espions.
Pour autant, cette accumulation de réforme ne s’accompagne pas des moyens matériels et humains adéquats. Il s’agit en somme de mesures exceptionnelles entraînant une restriction des garanties des citoyens et un risque d’actions discrétionnaires des forces de sécurité, sans contrôle des institutions indépendantes. Sans que l’efficacité en matière de lutte contre le terrorisme ne soit jamais démontrée, comme si l’état de droit était un obstacle pour nous défendre. C’est pourquoi nous, députés écologistes avons décidé de voter contre.
Laurence ABEILLE, Brigitte ALLAIN , Isabelle ATTARD, Danielle AUROI, Michèle BONNETON, Sergio CORONADO, Cécile DUFLOT, Noël MAMERE, Jean-Louis ROUMEGAS, Eva SAS
Aujourd’hui 16 février, les députés sont appelés à se prononcer sur une nouvelle prolongation de trois mois de l’état d’urgence, après celle votée le 20 novembre dernier, une semaine après les attentats qui ont bouleversé notre communauté nationale. Les députés écologistes ne voteront pas pour cette nouvelle prolongation.
En indexant la durée de l’état d’urgence sur la menace terroriste et la mise hors d’état de nuire de Daech, le gouvernement prend le risque de transformer l’état d’urgence en régime permanent. Nous ne pouvons-nous y résoudre. Il est important de rappeler ici que l’état d’urgence écarte l’autorité judiciaire des procédures anti-terroristes, confiées à l’administration et à l’exécutif. Or les procédures judiciaires offrent des garanties dont sont dénuées les actions de l’administration. Cet état d’urgence dont l’efficacité est contestable constitue donc une entorse à l’État de droit qui doit rester exceptionnelle.
S’il nous semble essentiel de donner plus de moyens humains et matériels aux services de renseignements, à la justice et aux forces de l’ordre, nous rappelons que l’État de droit n’est pas un État de faiblesse. Nous renouvelons notre confiance dans les capacités de notre système judiciaire pour répondre au défi du terrorisme et dans les vertus de la République et de la démocratie.
Nous, députés écologistes, attachés à nos valeurs communes : liberté, égalité, fraternité, ne voterons pas la prolongation de l’état d’urgence convaincus que la France doit rester la patrie des droits de l’homme et que la défense de nos valeurs est la meilleure réponse à faire à ceux qui nous attaquent.
Laurence ABEILLE, Brigitte ALLAIN , Isabelle ATTARD, Danielle AUROI, Michèle BONNETON, Sergio CORONADO, Cécile DUFLOT, Noël MAMERE, Jean-Louis ROUMEGAS, Eva SAS